Deux ans auparavant le hasard me jeta, immediatement apres les horreurs d’une retraite de Russie, au milieu d’une ville aimable ou je comptais bien passer le est de mes semaines, ce qui m’enchantait.
Dans l’heureuse Lombardie, a Milan, a Venise, la grosse, ou, pour plus dire, l’unique affaire en vie, c’est le ravissement.
Le contexte de l’?uvre De l’amour
Olof Johan Sodermark, Marie-Henri Beyle, devoile Stendhal, Chateau de Versailles, 1840.
D e l’amour est plus qu’un recueil d’anecdotes. C’est un essai de science analytique qui pourrait etre intitule la « physiologie de l’amour ».
Stendhal explique scientifiquement, ainsi, par des faits coordonnes, nos differents sentiments qui se succedent les uns aux autres et dont l’ensemble s’appelle la passion de l’amour. Il donne une description exacte des symptomes, des phases diverses et des nuances nos plus fines de ce sentiment.
« Quoiqu’il traite de l’amour, votre petit volume n’est point un roman, dit Stendhal, ainsi, surtout n’est nullement amusant tel un roman. C’est bien uniment une description exacte et scientifique d’une fai§on de folie tres rare en France. »
L’amour reste comme votre qu’on appelle au ciel la voie lactee, un amas brillant forme via des milliers de petites etoiles, dont chacune reste souvent une nebuleuse. Le livre de l’amour ne va valoir que via le nombre de petites nuances que le lecteur doit verifier au sein d’ ses souvenirs, « s’il reste assez content Afin de en avoir », dit Stendhal.
Dans une troisieme preface 1 , l’auteur nous raconte comment fut compose son « Essai concernant l’amour ». Cela fut commence a Milan, a J’ai suite des bals masques du carnaval de 1820. Notre apri?m, au sein des salons, on raisonnait i propos des causes et sur les effets des plus grandes folies amoureuses de l’instant. Stendhal notait, au crayon, dans un programme de concert, les anecdotes et nos reflexions immediates qu’elles suggeraient. Ce recueil de particularites sur l’amour fut continue d’la aussi maniere, au crayon et via des chiffons de papier, commande dans les salons, ou il entendait raconter nos anecdotes. Mais l’imprimeur declara qu’il lui etait impossible de travailler sur des notes ecrites au crayon… En tout cas, l’Essai sur l’amour ne connut pas de succes : le service pantalon de ne tomber sur que « dix-sept lecteurs » de 1822 a 1833 ; c’est tout juste si, apres vingt ans d’existence, l’Essai a ete compris d’une centaine de curieux.
Il y a bien des raisons a apporter de votre insucces. L’absence de plan, de technique, de suite en pensees, un certain decousu apparent qui etonne et ecarte le vulgaire des lecteurs. En outre la profondeur analytique du livre et la necessite d’etre soi-meme sensible, ainsi, capable d’analyse concernant le comprendre. Un reveur attentif, 1 philosophe amoureux, sont hommes rares, et voila pourquoi les lecteurs de l’Essai sur l’amour sont rares aussi ; car il faudrait, pour l’entendre, des facultes de calcul et de reverie tendre, s’excluant d’ordinaire, et qui, reunies, peuvent permettre seules de comparer ses observations personnelles en plusieurs exemples allegues avec l’auteur.
Les quatre amours
S tendhal traite de l’amour comme votre physiologiste etudiant une maladie. Cela procede a J’ai facon de le maitre Jose Cabanis.
Depuis quatre amours, dit-il :
- l’amour-passion, celui d’Heloise pour Abeilard ;
- l’amour-gout, celui qui regnait a Paris par 1760, ainsi, que l’on trouve au sein des memoires et romans de cette epoque : rien n’y etant passion et imprevu, il a souvent environ delicatesse que l’amour veritable, car il a forcement beaucoup d’esprit ;
- l’amour physique que tout le monde connait ;
- l’amour de vanite. « Une duchesse n’a jamais que trente annees Afin de un bourgeois 2 », disait la duchesse de Chaulnes.
Autour du titre de l’?uvre
P uis vient au chapitre II, intitule une naissance de l’amour, la description aussi exacte que piquante des symptomes successifs et des phases de l’amour.
Stendhal distingue sept epoques et enumere ainsi ce qui se passe dans l’ame :
- L’admiration.
- On se dit : « quel plaisir de lui donner des baisers, d’en recevoir ! etc. »
- L’esperance. On etudie les perfections ; c’est a i§a qu’une cousine pourrait se rendre, concernant le plus grand bonheur physique possible. Meme chez les femmes nos plus reservees, les yeux rougissent i l’instant de l’esperance ; la passion reste si forte, le plaisir si vif qu’il se trahit par des signes frappants.
- L’amour est ne. Aimer, c’est avoir du joie a voir, toucher, sentir avec la totalite des sens, et d’aussi pres que possible, un objet aimable et qui nous kiffe.
- J’ai premiere cristallisation3commence. On se plait a orner de mille perfections une femme de l’amour de laquelle on reste sur ; on se detaille tout son bonheur avec une complaisance infinie. Cela se reduit a s’exagerer une propriete superbe, qui vient de nous tomber du ciel, que l’on ne connait pas, et d’une possession de laquelle on reste certain. Laissez travailler, dit Stendhal, la tete d’un amant pendant vingt-quatre heures, et voici votre que vous degoterez. »
- Le doute nait. L’amant demandant des assurances plus positives que des regards, on lui oppose de l’indifference, en froideur ou meme en colere, s’il montre trop d’assurance. Une femme se conduit ainsi, soit qu’elle se reveille d’un moment d’ivresse et obeisse a la pudeur, qu’elle tremble d’avoir enfreinte, soit juste avec prudence ou par coquetterie. L’amant arrive a douter du bonheur qu’il se promettait : il devient severe sur les raisons d’esperer qu’il croyait voir. Cela souhaite se rabattre sur les autres plaisirs d’la vie, il nos voit aneantis. J’ai crainte d’un affreux malheur le saisit, ainsi, avec elle l’attention profonde.
- Seconde cristallisation. L’amour erre sans cesse entre ces trois pensees : elle a l’ensemble des perfections ; elle m’aime ; De quelle fai§on Realiser pour obtenir d’elle Notre plus grande preuve d’amour possible ? Un fitness singles coup la cristallisation commence, l’on jouit avec delices de chaque nouvelle beaute que l’on decouvre dans votre qu’on apprecie.