Plus jamais de toucher vaginal dans patientes endormies sans consentement prealable
Voici une tribune redigee par Clara de BORT, directrice d’hopital, ancienne correspondante Sante a J’ai Mission interministerielle de Lutte contre les violences faites a toutes les jeunes filles, Beatrice KAMMERER, presidente et fondatrice de l’association d’education populaire Mes Vendredis Intellos, ainsi, Marie-Helene LAHAYE suite a l’affaire des touchers vaginaux dans patientes endormies, et soutenue avec une cinquantaine de personnalites.
En tant que sage-femme humaniste, feministe, il paraissait evident de m’associer a une telle demarche.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient egalement s’associer a une telle demarche vous pouvez tomber sur ici une petition a signer et relayer.
jeudi 13 novembre 2014
On a dit que.
- je ne pouvais gui?re “avoir” un sterilet car je n’ai toujours pas eu d’enfant,
- je ne pouvais pas avoir recours a la sterilisation car je voudrais peut-etre des enfants dans quelques annees,
- je devais avoir un frottis meme si j’ai moins de 25 annees, parce que j’ai commence a avoir une activite sexuelle il y a quelques annees,
- je devrais faire une mammographie avant 50 ans parce qu’on sait jamais et qu’il coi»te plus depister trop tot que trop tard,
- je devrais faire une mammographie a 80 annees parce qu’on sait jamais et qu’il vaut toujours mieux depister,
- je ne devais pas avoir de relations sexuelles pendant la grossesse,
- je devais faire le depistage du diabete gestationnel meme si je n’ai aucun facteur de risque parce qu’on sait jamais et qu’il vaut mieux faire un test Afin de rien,
- je ne devais gui?re prendre de bain apres un accouchement,
- je devais attendre 1 mois pour reprendre nos rapports sexuels avec mon mari mais que “ca” devait etre fait avant la visite post-natale a six semaines,
- je devais ne apporter que 4 fois le sein avec 24 heures a ma fille de deux mois,
- je ne devais SURTOUT PAS m’endormir avec elle dans mon lit,
- je ne devais surtout gui?re choisir de liniment Afin de nettoyer ses fesses,
- je n’avais inutile de faire la reeducation du perinee car j’ai eu une cesarienne.
Alors, pourquoi, en gynecologie-obstetrique, en 2014, limite 2015, entend-on bien l’ensemble de ces “on m’a dit que” ?
Une nouvelle reponse me vient a travers la theorie des “tiroirs d’la communication”.
En effet, au cours du file sur la communication au DIULHAM, Ingrid Bayot nous avait explique ce qu’elle appelait “les tiroirs une communication”.
- On trouvait en premier bien cela touchait a l’experience : un echec d’allaitement, une erreur de diagnostic. et a l’affect : des convictions religieuses, des phobies.
- Dans le deuxieme, on mettait bien et cela etait demontre, scientifiquement valable : nos etudes sur la guerison spontane des moins de 25 annees en cas de lesions cervicales, nos pourcentages de fond subite du nourrisson en cas de cododo, les effets benefiques de l’allaitement.
- Dans le dernier, on retrouvait tout et cela etait adapte a tel patient : sa peur des microbes, son besoin d’allaiter un certain temps, son niveau socio-professionnel.
Elle nous expliquait que lorsqu’on donne de l’aide, quels qu’ils soient, colombiancupid site de rencontre on piochait tantot dans un tiroir, tantot dans un autre. En tant que professionnels de sante, nous ne devrions jamais nous servir du tiroir 1 (ou disons plutot que nous devrions bien le connaitre Afin de ne pas nous laisser parasiter). Le 2 parait ideal pour repondre a toutes les exigences des codes de deontologie. Sauf que c’est trop restrictif. Ne apporter que des etudes peut tres vite obtenir l’effet inverse. Ingrid Bayot nous avait explique que l’ideal, j’ai ete d’identifier le tiroir 1, de se nourrir du 2 et d’utiliser le 3 pour l’adapter a CE patient.
jeudi 30 octobre 2014
Les contes de fees n’existent pas
L’hopital, son fronton, ses gens qui passent le temps dans la grisaille de la journee sans fin : une femme enceinte de son quatrieme enfant, rayonnante, son bide pointant, levant son visage par votre ciel qui allait bientot accueillir le enfant pres de naitre. Arrive une autre femme, les traits fatigues de la garde non encore terminee, une tasse d’un mauvais cafe Afin de lui rechauffer les mains et plus bien. Sourire d’une premiere : “Bonjour, vous etes sage-femme, n’est-ce gui?re ? Je vous ai croisee lors en naissance ma fille, il semble.” Le sourire fatigue d’la seconde : “Oui, c’est possible. Tout se marche beaucoup Afin de vous ?” Notre sourire se transforme en gemissement, mais le regard confirme : bien se marche beaucoup, et elle va repartir, retourner donner la vie. Le sourire se fige, les larmes seront refoulees, ameres mais habituelles : “si seulement, elle avait pu, ne serait-ce qu’une seule fois. ” Que penser ? Que faire ? Comment justifier que certaines puissent et d’autres non ? Les contes de fees n’existent gui?re.
Le sourire se fige, le bide enormement de life rentre autant qu’il le pourra, dans l’espoir de ne pas blesser ce bide desireux de vie. Que reconnai®tre ? Que faire ? Comment justifier que quelques puissent et d’autres non ? Mes contes de fees n’existent gui?re.
Un banc concernant la pelouse, baigne avec le timide soleil de la fin d’hiver : une femme enceinte de son deuxieme enfant, rayonnante, le ventre pointant, attendant avec patience son compagnon qui possi?de emmene leur gamin faire du toboggan. Arrive une autre femme, l’air perdue, une liasse de papiers a mon tour. Sourire une premiere : “Bonjour.” L’absence de sourire de la seconde : “Non, ce n’est jamais un bon jour. On n’y arrivera, je n’y arriverai pas. Manque seule. Ils disent que ca peut marcher avec une FIV. Mais si ca pourra marcher ainsi, pourquoi ca marche pas normalement ? Et si ca marchait jamais ? Tout ca pour pas grand chose ? Est-ce que je pourrai le supporter ? Mes piqures ? L’hopital ? Peut-etre est-ce un signe ? Peut-etre ne devons-nous gui?re etre parents ? Peut-etre serions-nous de mauvais parents ?” Notre sourire se fige, elle ne bouge plus, tentant de se rendre la plus invisible possible et priant afin que son fils ne l’appelle pas a ce moment precis. Mes larmes coulent, une main tend un mouchoir. Que dire ? Que faire ? Comment justifier que certaines puissent et d’autres non ? Les contes de fees n’existent gui?re.